Ce nombre, tout de même conséquent pour un seul et même texte, peut donner l’illusion au lecteur qu’il a « le choix ». Toutes se parent de milles atours pour démontrer leur caractère inédit, voire essentiel: qu’il s’agisse d’une présentation graphique plus soignée, de préfaces apologétiques, de recommandations élogieuses, de révisions par divers comités et pontes, etc. Mais, à bien les considérer, ce qui surprend le plus est leur étonnante similitude.
La similitude à laquelle nous faisons allusion est moins littéraire, d’aucuns diraient poétique, que méthodologique, nous y reviendrons. Au gré des traductions et des traducteurs, le style varie: tantôt solennel, tantôt courant, parfois même obscur, voire incompréhensible. Il n’y aurait donc rien de pire que de proposer une nouvelle traduction qui ne soit qu’une coquetterie littéraire, un pur exercice stylistique.
Le Coran est la Parole d’Allah, et le malaise que l’on éprouve face aux traductions existantes a pour origine le fait qu’elles s’affichent comme telles: elles prétendent être le Coran. Même si, généralement, le traducteur prend bien soin de préciser en introduction le caractère inimitable du Coran et la difficulté de le traduire, tout, de la couverture au dernier point, indique l’opposé. Là où les plus téméraires affichent pour titre «Le Coran, les plus précautionneux emploient « Le Coran (en référence au Texte en arabe) et la traduction du sens de ses versets ». La mise en page établit la traduction en regard du Texte original, ce qui renforce encore ce mimétisme et, comble du malheur, o trouve même des « coran » uniquement en français. Le texte traduit se fait redondance, dans la plupart, il est et se suffit à lui-même, on y trouve donc relativement peu de commentaires ou notes explicatives. Enfin, élément essentiel, la traduction mime le Texte original…
Voilà en quelques lignes l’essentiel des généralités que l’on peut trouver dans les traductions existentes.
Notre objectif n’est pas de prétendre révolutionner, mais de proposer une approche fondamentale absente dans la production francophone qui nous semble manquer cruellement d’assise scientifique. Il n’y a qu’a feuilleter les introductions et annexes des traductions disponibles: où sont mentionnés ceux qui ont donné leur vie pour le Livre d’Allah? Où sont les propos détaillés et lumineux des savants de l’islam? Où sont les définitions solides des savants de la langue arabe et des fondements de la religion? Où sont les commentaires éblouissants des exégètes? Où sont les éclaircissements limpides des savants du hadith? Où sont les remarques subtiles des jurisconsultes?
Il faut accorder à chacun son droit , il faut attribuer la science à ceux qui la détiennent, il faut rester fidèle au texte, il faut être humble. La traduction ne doit pas garder le lecteur sous sa coupe, lui imposer des choix dont les raisons sont le plus souvent tues, et le laisse dans le flou concernant le Livre de son seigneur, mais elle doit lui donner les clés pour comprendre ce qu’est la Parole d’Allah, et qu’elle est la nature du texte proposé en français. En somme le rapprocher de la Parole d’Allah, et non l’en éloigner pour celle du traducteur.
L’Authentique de l’Exégèse d’Ibn Kathîr
L’Authentique de l’Exégèse d’Ibn Kathîr (Sahîh Tafsîr Ibn Kathîr), Authentification basée sur les travaux de Shaykh Ahmad Shâkir & Shaykh Muhammad Nâsir Ad-Din Al-Albâni en 5 volumes (Éditions Tawbah)
L’exégèse d’Ibn Kathîr est, sans nul doute, l’exégèse la plus singulière qui soit. À travers les siècles, les musulmans l’ont adoptée comme une référence incontestable. Son importance dépasse, peut-être, celle de l’exégèse d’At-Tabarî , considérée comme la Mère des exégèses, en cela qu’elle est beaucoup plus accessible au commun des musulmans. On peut expliquer cette reconnaissance et cette adhésion si on comprend qu’Ibn Kathîr a composé son exégèse en adoptant une méthodologie en laquelle personne ne l’a précédé. Son œuvre était donc unique en son genre, et elle reste une référence en son domaine.
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