Pendant deux siècles, ils sont l’unité d’élite de ce qui est alors la première armée du monde et volent de victoire en victoire, au point que leurs pairs comme leurs ennemis les tiennent un temps pour invincibles. Sous les murs de Constantinople, ils abattent le légendaire empire romain d’Orient à la pointe de leurs cimeterres. Le monde retient son souffle face aux prouesses de ces légionnaires à turban. Dix royaumes s’écroulent sous leurs pieds, dix autres se soumettent sans coup férir. Garde prétorienne du sultan à la discipline de fer et terreur des croisés, la guerre est pour eux un art de vivre, et de mourir. Combattants et défenseurs d’une foi qu’ils ont adopté avec l’ardeur du converti, tous sont prêts à sacrifier jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour la gloire de l’empire. Leur héroïsme est proverbial, leur sens de l’honneur sans faille, leur dévotion et leur fidélité poussées à la limite du fanatisme.
Mais l’épopée des janissaires n’est pas qu’une histoire de batailles. Dans l’Europe chrétienne, ils n’auraient pu espérer qu’une vie de servage et de corvées. Dans l’Europe musulmane, où la naissance ne compte plus, la maison d’Osman les a faits grands vizirs, rois d’Égypte, protecteurs des Indes et du Maghreb, amiraux et maîtres de la Méditerranée, gouverneurs, conquérants et bâtisseurs d’un empire qui s’étendait sur trois continents, glorieux porte-étendards de ses armes et de l’islâm tout entier.
Premier opus d’une série sur les musulmans d’Europe, le roman des janissaires est aussi celui du plus européen des empires islamiques, le sultanat ottoman. Voici le récit des fabuleux destins de ces esclaves faiseurs de rois, farouches grognards crapahutant du Nil au Danube et du Caucase aux Alpes, insolents briseurs de royaumes, fils de pêcheurs ou de paysans élevés aux plus hautes fonctions du plus grand empire du monde alors connu…
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